Actualités

15Janvier 2021

Un vétérinaire impitoyable : relaxé par le Tribunal


Rappelez-vous, le 28 novembre 2019, une voisine d'un cabinet vétérinaire dans l'Eure a filmé en cachette, de nuit, un vétérinaire – Yannick Moles – s'acharner sur un petit jack-russel. On l'y voit assener au chien 12 coups de pieds, puis le jeter en l'air le propulsant à plusieurs mètres de distance. Le pauvre chien s'est alors réfugié au milieu des containers à poubelles, mais Yannick Moles s'est acharné, l'a rattrapé et lui a asséné des dizaines de coups. La scène a été d'une extrême violence et le sang-froid dont a fait preuve l'auteur des coups la rend d'autant plus atroce.  

Yannick Moles a été alors poursuivi pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal » et pour des faits de violences présumées contre un autre chien – un american-staff – dont l'une des assistantes du vétérinaire a déclaré dans sa déposition à la gendarmerie qu'il « était le souffre-douleur de M. Moles ». Si ce dernier reconnaît les faits, il se défend en considérant qu'il n'effectuait là qu'un cadrage éducatif nécessaire du fait des problèmes comportementaux des chiens. 

5 parties civiles étaient présentes au tribunal correctionnel d'Évreux, le mercredi 13 janvier 2021 : l'association Stéphane Lamart et le propriétaire du petit chien, Noah Suzanne (représentés par Maître Patrice Grillon), le Conseil de l'ordre national des vétérinaires, la Fondation Brigitte Bardot et l'association Les Sales Gosses. Si la procureure de la République a requis « une peine de prison de six mois avec sursis, une interdiction de détenir un animal pendant cinq ans et la peine maximale de cinq ans d'interdiction d'exercer un métier en lien avec des animaux. », le président du tribunal – Franck Doudet – a, à la surprise de tous, relaxé Yannick Moles

Reconnaissant que les méthodes du vétérinaire sont « brutales », et qu'elles « ne sont plus socialement acceptables », le président du tribunal motive sa décision en considérant que Yannick Moles n'a « pas eu l'intention de faire souffrir ces animaux ou l'objectif de leur faire du mal » et que l'acte de cruauté ne peut être retenu. 

Doit-on donc conclure avec ce jugement que des dizaines de coups de pieds et de poing et la projection d'un chien à plusieurs mètres de distance ne sont aucunement constitutifs de sévices graves ou d'acte de cruauté envers un animal ? Ce n'est pas ce que pense le parquet d'Évreux puisque Dominique Puechmaille, procureure de la République, a annoncé faire appel du jugement de relaxe.


Partager :

Restez informé(e) grâce à notre newsletter


*champs obligatoires