2Avril 2021
Fin des importations de viande chevaline produite en Argentine, en Uruguay, au Canade et en Australie
Conséquence du recul structurel de l'hippophagie, l'abattage, la production et le recours à l'importation de viande de cheval diminuent au sein de l'UE. Une grande partie de la viande chevaline consommée en Europe provient toutefois de l'importation, en particulier du continent américain (Uruguay, Argentine et Canada) et d'Australie.Or, des ONG telles que Tierschutzbund Zürich/Animal Welfare Foundation et Welfarm ont réalisé des enquêtes et alerté sur les conditions d'élevage des chevaux dans ces pays. Ces investigations font état de négligences et de maltraitances systématiques envers les chevaux destinés à l'abattoir. Des animaux malades et mourants sont livrés à eux même sans assistance vétérinaire. Les chevaux ne disposent pas d'abri pour se protéger de la pluie, du soleil ou du froid, et sont transportés dans des conditions inappropriées, souvent sans protection et avec des accès insuffisants à la nourriture et à l'eau.
En Argentine et en Uruguay, beaucoup de chevaux envoyés à l'abattoir sont volés ou issus de trafics. La traçabilité de la viande est impossible à garantir en raison du manque de fiabilité des documents d'identification.
Les enquêtes menées en Australie mettent en lumière les mêmes conditions atroces de vie et d'abattage pour les chevaux qu'en Amérique du Nord et du Sud. Ils sont transportés dans des camions inadaptés, sur de longues distances (jusqu'à 1500 kilomètres et 30 heures de transport) et meurent souvent avant d'atteindre leur destination. Dans les abattoirs, les animaux sont frappés, battus et soumis à des chocs électriques. Les ratés lors de l'étourdissement sont courants, et les chevaux sont donc souvent saignés à vif.
Pour améliorer leur image, les importateurs de viande de cheval ont lancé l'initiative « Respectful Life », qui doit garantir le respect du bien-être animal en organisant des visites dans les abattoirs. Cependant, les sévices et traitements inacceptables décrits précédemment ont aussi été relevés dans certains abattoirs qui bénéficient pourtant de l'appellation « Respectful Life ». Les labels de ce type ne peuvent donc pas être considérés comme fiables.
Puisque rien ne peut garantir que les exigences de l'UE en matière de bien-être animal y sont respectées, l'association a saisi Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission Européenne ainsi que M. Janusz WOJCIECHOWSKI, commissaire européen à l'agriculture, M. Valdis DOMBROVSKIS, commissaire européen au Commerce et Mme Stella KYRIAKIDOU, commissaire européen à la santé et la sécurité alimentaire afin de retirer l'Argentine, l'Uruguay, le Canade et l'Australie de la liste des pays où l'importation de viande de cheval est autorisée, comme cela a déjà été fait pour le Brésil et le Mexique. Nous demandons également de veiller à ce que les exigences de bien-être animal soient bien respectées dans les autres pays exportateurs de viande de cheval, et de suspendre les importations dans le cas contraire.
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