Actualités

31Mai 2022

Le défenseur des animaux Stéphane LAMART, ainsi que plusieurs personnalités, sortent les crocs contre le Préfet de Mayotte

Stéphane LAMART, président fondateur de l'association Stéphane LAMART « Pour la défense des droits des animaux », une association d'envergure nationale reconnue d'utilité publique, vient de saisir l'un de ses avocats en métropole pour s'opposer à l'arrêté du 21 mars 2022  pris par M. Thierry SUQUET, Préfet de Mayotte, lequel, pour réguler les meutes de chiens errants sur le Territoire de Mayotte, a décidé d'autoriser leur mise à mort par armes à feu. 

Cet arrêté-cadre donne le droit aux pouvoirs publics locaux de solliciter l'intervention, en urgence, du Lieutenant de Louveterie qui pourra recourir à des armes létales pour mettre à mort, sur place, les chiens errants qui poseraient des problèmes de sécurité.

L'association Stéphane LAMART a saisi le Tribunal administratif de Mamoudzou d'une demande d'annulation de cet arrêté préfectoral, sollicitant également, par le biais d'un référé, sa suspension immédiate.

« Comment est-il possible qu'un haut fonctionnaire puisse avoir une telle idée, une telle attitude consistant à employer les armes pour tirer sur tout ce qui bouge..., en l'occurrence des chiens ? », s'insurge Stéphane LAMART qui ne manque pas de rappeler le triste bilan de personnes tuées ou blessées par balles perdues lors de parties de chasse (en France, plus de 3 800 depuis 1998).

« Je suis farouchement opposé à cette pratique barbare et moyenâgeuse, ajoute-t-il. On ne régule pas une population animale de cette façon, mais bien plutôt en incitant les propriétaires à stériliser leurs animaux, en les responsabilisant, par le biais de campagnes d'information et de sensibilisation massives qui les invitent également à éviter toute divagation de leurs chiens ou chats. Certes, la vie à Mayotte est coûteuse, mais il serait bon aussi que les vétérinaires se concertent afin de trouver une solution pour stériliser les animaux errants. »

Ce que demande Stéphane LAMART, c'est tout simplement que ces animaux soient capturés, placés en fourrière et qu'ils y restent quelques jours (correspondant au délai de fourrière) afin que leur propriétaire ait le temps de venir les récupérer. Quant à ceux non réclamés, il demande qu'ils puissent être transférés dans des refuges pour animaux, en vue d'y être adoptés ; et qu'en dernier recours, si hélas, le chien capturé présente des caractéristiques de dangerosité confirmée par un vétérinaire, qu'il puisse être euthanasié dans les règles de l'art et en douceur".

Même si sur Mayotte, de telles structures sont trop peu nombreuses, cela ne justifie pas d'en venir aux armes pour régler la question éventuelle d'une prolifération de la population canine.

S'il y a un problème avec la divagation de chiens errants, c'est aussi parce que les collectivités locales et l'Etat n'ont rien fait jusqu'à présent pour prévenir cette situation.

Mais il insiste : « En aucun cas il ne peut être acceptable de tirer sur des animaux. » et rappelle qu'il existe des obligations sur le plan juridique qui doivent être respectées. L'association Stéphane LAMART « Pour la défense des droits des animaux » espère que le tribunal administratif sera sensible à sa requête et annulera définitivement ce procédé d'un autre temps.

Intervenant alors pour une autre œuvre de protection des animaux, Me Patrice GRILLON, Avocat à Paris, avait saisi le Tribunal administratif de Mamoudzou au cours de l'année 2006 contre un arrêté d'une commune de Mayotte qui avait voulu mettre un terme à la divagation canine en autorisant le Lieutenant de Louveterie à tuer par arme à feu les chiens errants. Le Tribunal avait suspendu puis annulé cet arrêté complètement rétrograde. L'association Stéphane Lamart déplore que, 15 ans après, le Préfet de Mayotte ait pris un arrêté validant les mêmes méthodes que celles déjà sanctionnées à l'époque par la juridiction administrative mahoraise.  

Parmi les personnalités qui soutiennent l'action de l'association Stéphane LAMART, la chanteuse STONE, de l'ex duo STONE et CHARDEN, Anne-Marie SARDOU (femme de Michel SARDOU), Raphael MEZRAHI, Phil BARNEY, la chanteuse NICOLETTA, ainsi que l'actrice Corinne TOUZET s'indignent de ces méthodes qu'elles considèrent « barbares ». Elles appellent le Préfet à revenir sur sa décision, ainsi qu'à une concertation urgente des principaux acteurs de la protection animale de Mayotte, pour le bien-être animal, estimant qu'il existe toujours une solution à tout problème.

Photo d'illustration Pixabay.


Partager :

Restez informé(e) grâce à notre newsletter


*champs obligatoires